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Par Pianophile le 19 Janvier 2015 à 17:23
Bach et l'art de la transcription
L’œuvre inscrite au catalogue Bach sous la référence BWV 974 est une transcription par Jean-Sébastien Bach du Concerto pour hautbois en ré mineur d’Alessandro Marcello.
Il est important de se replacer dans le contexte de l’époque. La connaissance du répertoire musical et sa transmission se font surtout par la lecture et la copie de partitions dans des bibliothèques ou au contact d’autres musiciens et mécènes collectionneurs qui possèdent des partitions.
C’est ainsi que Bach, très curieux de découvrir d’autres compositeurs, prend connaissance notamment des musiciens français (Lully, Rameau et Couperin) et italiens (Corelli, Albinoni, Torelli et Vivaldi pour ne citer que les plus connus).
C’est à Weimar où il est organiste et premier violon à la cour du duc Guillaume-Ernest de 1708 à 1717, qu’il a l’occasion de lire la partition du concerto pour hautbois en ré mineur d’Alessandro Marcello. Il décide alors de transcrire cette œuvre pour clavecin seul.
Alessandro Marcello (1684-1750) Compositeur italien éclectique, également philosophe, poète, mathématicien et peintre. Il est l’auteur de 12 cantates, de 6 concertos et de sonates pour violon. Il avait la particularité de publier ses œuvres sous le pseudonyme d’Eterico Stinfalico, nom qu’il utilisait à l’Académie des Arcadiens pour laquelle il organisait chez lui des réunions musicales chaque semaine.
Même si Jean-Sébastien Bach peut parfois être amené à modifier des éléments pour tenir compte de la tessiture du clavier pour lequel il effectue ses transcriptions, il reste en général aussi fidèle que possible au texte d’origine. Il modifie toutefois parfois le discours musical par l’ajout de variantes rythmiques ou par un enrichissement harmonique. Pour remédier à la brièveté des sons propres au clavecin, il introduit des ornements ou des éléments mélodiques nouveaux.
L’art de la transcription pour clavier, notamment de concertos italiens, est très en vogue en Allemagne au XVIIIème siècle. Bach transcrit ainsi 16 concertos pour le clavecin (BWV 972 à 987), 5 pour orgue (BWV 592 à 596) et un pour 4 clavecins et cordes (BWV 1065) qui n’est autre que la transcription du concerto pour 4 violons opus 3 n°10 de Vivaldi.
Il est intéressant à ce titre de comparer comment Bach a transcrit le concerto de Marcello pour le clavecin seul.
Je vous propose donc d’écouter d’abord l’Adagio tel qu’il a été écrit par Allessandro Marcello puis de l’entendre dans la transcription de Bach pour clavier dans la très belle interprétation d’Anne Queffélec au piano.
Royal Philharmonic Orchestra dirigé par Elgar Howarth - Derek Wickens, hautbois
Anne Queffélec
Et pour compléter cette écoute, voici enfin la transcription du concerto dans son intégralité, dans l'interprétation de Glen Gould :
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